dimanche 29 juillet 2012

CENT CINQUANTE HUITIÈME SEMAINE DU LUNDI 23 AU DIMANCHE 29 JUILLET 2012


Lundi 23, nous essayons d’avoir  le chantier qui serait susceptible de réparer Fredy….après quelques essais nous arrivons à avoir une réponse. Nous pensons que nous avons eu « le Patron ». Il nous dit que les ouvriers ne sont pas là le lundi et qu’il passera chercher notre petit moteur mardi matin.

Mardi 24, nous voilà à attendre au bout du ponton avec notre moteur démonté. Ramer avec un Zodiac n’est pas une mince affaire. Jmi s’est bien débrouillé (j’ose pensé qu’il ne l’a pas fait exprès!!) mais je suis du mauvais côté et je pagaierais presque tout le long du chemin…heureusement ce n’est pas loin!!
Entre temps nous avons décidé de louer une petite voiture pour deux jours. Nous devons la réceptionner vers 14h.
Le médecin de fredy arrive, embarque le malade et nous précise que nous ne pourrons certainement pas récupérer notre engin avant le milieu de semaine prochaine.

En attendant d’avoir la voiture, nous allons faire un tour à l’office de tourisme de Beaufort.
Nous sommes reçus par deux charmantes vieilles dames habillées à l’ancienne.
Ici les gens travaillent très longtemps et à jusqu’à  des âges fort avancés. Apparemment les retraites sont minces voir inexistantes et il n’est pas rare de voir des personnes dépassant les soixante dix années faire des petits jobs!!
On peut prendre cela à double sens : ils en ont financièrement besoin mais aussi n’est-ce pas une manière d’occuper le temps et de ne pas rester en ‘marge’?
Elles nous conseillent d’aller voir le « Old Burying Ground » cimetière classé dans le « National Register of Historic Places ».
Nous arrivons et découvrons un parc boisé de cèdres centenaires et des tombes éparpillées dans ce sous bois.
Dédiée à la ville en 1731, ce cimetière contient des pierres tombales correspondant à la guerre de la Révolution et à la guerre civile.
Beaucoup d’entre elles ont une histoire.






















Je vais vous en conter une que j’ai vraiment trouvée émouvante, celle de la « Girl in Barrel of Rum » (la fille dans le baril de rhum). Au 17ème siècle, une famille anglaise avec leur petite fille arrive à Beaufort. L’enfant grandit avec le désir de voir sa Patrie de naissance et finalement persuade sa mère de lui laisser faire le voyage avec son père. Celui-ci  promis à sa femme de ramener leur fille saine et sauve. L’enfant fut enchantée de visiter Londres mais mourut pendant le voyage de retour. Il aurait pu mettre le corps à la mer mais ne pouvait supporter de ne pas tenir la promesse faite à sa femme.
Il plaça le corps de son enfant dans un baril de rhum récupéré sur le bateau et le ramena à Beaufort pour l’enterrement.

La voiture en main nous partons pour New Bern. C’est une des plus vieilles villes de l’Etat de nord Caroline et elle en fut même brièvement la Capitale. Fondée par des colons Suisses (coucou Soizic, Philippe et aussi Pascal) la ville doit son nom à la Capitale de ce pays, Berne.
Elle fut fondée par un Suisse d’origine bernoise, qui arriva en Amérique en 1710.
Il appliqua une politique généreuse envers les pauvres qui s’installeraient à New Bern.
Cette petite ville devint vite l’un des lieux de villégiature les plus prisés des Bernois qui quittaient la Suisse pour vivre en Amérique.
Elle fut détruite en 1790 par un terrible incendie et fut reconstruite à l’identique près de 150 ans plus tard.
Comme dans toutes les villes des US que nous avons visitées jusqu’ici, beaucoup d’arbres et de jardins. Vu la chaleur, je dois dire qu’ils sont les bienvenues.
L’emblème de la ville est l’ours…. il y en a, à tous les coins de rues, souvent bariolés par le drapeau américain…. nous n’arriverons pas à savoir pourquoi….. nous en avons déduit que cela avait certainement un rapport avec la Suisse?







En 1893, un jeune pharmacien de New Bern, Caleb Bradham, mit au point le « Brad’s Drink » qui deviendra, en 1898, le Pepsi Cola.
Sa pharmacie existe toujours dans le centre ville et abrite aujourd’hui l’historique Pepsi Store.
Contrairement à Coca Cola, Pepsi affiche la recette de son breuvage!!






















En nous promenant dans les petites rues, nous découvrons une quincaillerie.
Dans les vitrines à l’extérieur, rien que des vieilles machines, casseroles…
Par curiosité nous entrons et découvrons un monde irréel.
Même Jmi, dont la Maman tenait ce genre de boutique, est étonné par cet immense magasin. Il y a vraiment de tout pour tous et pour tous les goûts.
Cela va du bonbon, en passant par des ustensiles ménagers, du matériel de bricolage, des clous et vis vendus au poids, des rideaux, des plantes, des produits de toilette, d’entretien, des graines, des fleurs, des bretelles, des stylos, des gamelles et des bidons…..j’en passe et des meilleurs.









Nous rentrons vite vers Beaufort car le ciel se couvre et nous allons avoir droit, encore une fois, à un orage carabiné. Nous arrivons au bateau (toujours en ramant, mais ce coup ci Jmi fera le maximum)  juste avant que les premières grosses gouttes de pluie arrivent.

Mercredi 25, nous prenons la direction de Emerald Isle, nom donné à cause de ses luxuriantes forets maritimes.
Cette île fut naguère habitée par les colons anglais et les pirates. En 1893, un groupe de familles (de la middle age) vint sur l’île et s’y installa créant ainsi la ville de Middletown. Vers 1950, les petites maisons de campagne commencèrent à s’installer le long des plages.
Après le décès de H.K. Fort qui voulait en faire un centre de villégiature pour personnes fortunées, sa sœur la vendit à un groupe d’investisseur. Ils la divisèrent en 54 blocs et le développement démarra rapidement. En 1960, un service de Ferry fut mis en service pour relier le continent à l’île et en 1971 un pont fut construit.
Aujourd’hui, l’île rencontre un énorme succès pendant l’été et garde un calme serein durant le reste de l’année. C’est un petit paradis pour la pêche, le surf et tous les sports nautiques.

Nous nous dirigeons tout d’abord à l’extrémité Est de l’île où se trouve Fort Macon.
Le fort est constitué de briques et de pierres sur ses cinq côtés. 26 pièces sont construites dans les murs extérieurs de 1,4m d’épaisseur.
De nombreuses batailles navales eurent lieu durant le XIXème et le XXème siècle, la région autour de Beaufort était très vulnérable aux attaques.
Barbe Noire et d’autres pirates sont passés régulièrement par cette région et les guerres successives avec l’Espagne, la France et la Grande Bretagne durant la période coloniale en firent une région à hauts risques.
Beaufort fut capturée et pillée par les Espagnols en 1747 puis par les Anglais en 1782.
Les autorités reconnurent la nécessité de défenses côtières et commencèrent la construction d’un fort.
Un petit fort maçonné fut construit en 1808 pour garder la crique de Beaufort mais l’érosion de l’océan et l’ouragan de 1825 fit chuter le fort dans la crique.
Ensuite fut construit Fort Macon. Il fut nommé ainsi en l’honneur du Sénateur Nathaniel Macon qui a fourni les fonds pour construire le bâtiment.
La construction commencée en 1826 se termina en 1834. En 1840, un système de contrôle de l’érosion a été réalisé par Robert E. Lee, qui deviendra plus tard Général de l’armée Confédérée.
Pendant la guerre, le fort servait de dépôt de charbon pour les forces navales.
La guerre civile commença en 1861 et les forces confédérées de Caroline du Nord ont occupé le fort pendant une année, le préparant pour la bataille et l’armant avec 54 canons lourds.
En 1862, les forces de l’union commandées par le Général de Brigade John Grubb Parke capturèrent la ville de Morehead et Beaufort sans résistance et débarquèrent pour prendre Fort Macon.
Le Colonel White et ses 400 confédérés refusèrent de se rendre et le fort fut encerclé.
Après une longue et dure bataille, il y eut tant de dommages que le Colonel White fut forcé de se rendre.
Fort Macon devint une prison fédérale de 1867 à 1876 et fut fermé en 1903.
L’Etat acheta la terre créant ainsi le deuxième parc d’Etat.
Rénové par le ‘Civilian Conservation Corps’ de 1934 à 1935, le fort a été armé pour la dernière fois pendant la seconde guerre mondiale. L’armée américaine y installa du matériel et des troupes d’artillerie pour protéger de nombreux équipements voisins importants.
Le 1er octobre 1946, l’armée rendit le fort et le parc à l’Etat.
Nous avons trouvé cette visite très intéressante, bien que tout ce qui concerne les guerres ne soit pas notre tasse de thé.






Nous reprenons notre voiture et allons à l’autre bout de l’île afin de visiter la petite ville de Swansboro.
Située le long de la rivière White Oak, c’est une charmante petite ville datant d’environ 300 ans.
Elle fut bâtie sur les restes de l’ancien village indien Algonquian par la famille Green.
Encore une fois de très jolies maisons en bois datant de cette époque ont été rénovées, conservées et même habitées de nos jours.

























Nous rentrons doucement vers Beaufort, où pour une fois aucun orage n’est annoncé.

Jeudi 26, comme  nous avons la voiture jusqu’à 15h, nous en profitons pour faire le plein de victuailles. Dans le centre de Beaufort il n’y a pour ainsi dire pas d’alimentation et pour trouver un lieu digne de ce nom il faut faire au moins une quinzaine de kilomètres.
Egalement un rituel petit tour par West Marine (magasin d’accastillage) et retour vers le bateau.
Notre zodiac sans moteur mais avec rames nous attend.
Nous chargeons nos victuailles et commençons à pagayer.
Contre le vent et la marée, nous mettrons un temps infini à rejoindre Balafenn.
Nous y arriverons tout de même, mais nous sommes dans un état de décomposition avancée….les courses sont trempées…. nous aussi…..et Jmi doit repartir presque aussitôt pour rendre la voiture!!

Samedi 27 et Dimanche 28, rien de spécial.
Jmi a réussi à réparer le canoë car le zodiac à la rame ce n’est vraiment pas génial.
Nous faisons de nouveau notre petit tour dans Beaufort et retrouvons de nouveau à notre retour le canoë dégonflé.
Rebelote, recollage et c’est reparti.
Nous n’avons pas de nouvelles de notre moteur de zodiac et nous pensons que nous sommes coincés ici pour un bon moment. Mais cela pourrait être pire. Alors patience!!


Il y a bien longtemps que je vous ai donné de nouvelles de Ti Corail.
Leurs problèmes de santé sont maintenant résolus.
Ils sont partis de Martinique depuis quelques jours avec un nouveau Mousse : ils ont adopté une petite chienne ‘Heidi’ qui apparemment ne s’est pas trop mal amarinée.
Ils vont redescendre l’arc Antillais jusqu’au Venezuela afin de s’y mettre à l’abri pendant la saison cyclonique.
Depuis notre séparation forcée à Cuba nous nous sentons comme orphelins et je dois dire qu’ils nous manquent beaucoup.