samedi 21 août 2010

CINQUANTE NEUVIEME SEMAINE DU LUNDI 16 AOUT AU DIMANCHE 22 AOUT 2010

LUNDI 16 AOÛT 2010
Aujourd’hui il pleut des cordes. Nous faisons la connaissance d’une Toulousaine « Maria » qui depuis plus de trente années bourlingue sur les mers. Elle a déjà fait deux fois le tour du monde, fait du charter et vit six mois en Martinique où elle possède des corps morts et les autres six mois elle les passe au Vénez et plus particulièrement aux Testigos.
Pour elle, Nelly et Chonchon sont sa deuxième famille.
Nous faisons un apéro sur Ti Corail avec elle.
C’est un puits de renseignements, elle connaît cette région comme sa poche.
Il faut, d’après elle, profiter d’aller au Venez maintenant, car Le Président Hugo Chavez est en train de fermer son pays au tourisme et d’ici 3 ou 4 ans, il ne sera plus possible d’y aller.
Ce dernier s’est fait élire « à vie » Président en changeant la constitution.
Il a été élu à plus de 80% mais avant les élections il a offert à tous ces pauvres gens, des maisons, des voitures, des moteurs pour les bateaux de pêche et comme les élections ne sont pas secrètes……il a été élu haut la main.
Il y a des règles à respecter : éviter la drogue, les filles, de sortir le soir après la tombée de la nuit.
La Baie de Paria est déconseillée, car les trafiquants de drogue y sont rois.
C’Est-ce qu’on appelle un pays de liberté!

MARDI 17 AOÛT
Nous levons l’ancre vers 8h30 et sommes accompagnés jusqu’à la sortie de la baie par une vingtaine de dauphins. C’est toujours un moment magique le fait de naviguer avec ces animaux à qui il ne manque que la parole!
Nous avons environ 50Mn à faire afin de rejoindre l’île de Margarita.
Bonne navigation sous « Gégène » jusqu’au ¾ puis le vent tombe et nous sommes obligés de mettre un moteur (un seul car l’autre à quelques petits problèmes d’embrayage).
Notre arrivée à Margarita est accueillie par une bande de dauphins.
Ils sont énormes et font au moins 3 ou 4 mètres de long mais sont toujours aussi adorables.
Arrivée à Porlamar vers 18h.
Du béton, du béton et encore du béton. Nous comparons cela avec Benidorm en Espagne.
Heureusement nous ne faisons qu’une escale!! Et repartons demain matin.
Car ici pour faire les formalités d’entrée il faut compter au moins une semaine!!
Il y a mauvaise entente entre les autorités du port et l’administration ce qui fait que ce sont les bateaux qui en pâtissent.
Donc nous sommes en illégalité et nous ne nous attarderons pas (n’oublions pas que nous sommes au Venez!).
















MERCREDI 18 AOÛT

Après avoir rencontré Loic, un navigateur qui connaît très bien le Venez, ce dernier nous conseille de rester une journée de plus pour le gasoil et le change.
En effet les gasoil ici est à 1,10 bolivar le litre (0,13€ le litre) au marché parallèle.
Le Bolivar que l’on appelle ici le « bolos » a deux taux de change. Le taux de change officiel est de 4,8 pour un dollar et au marché parallèle à 8 voir plus pour un dollar!
Tout ceci, que ce soit le change ou le gasoil se fait discrètement et avec une certaine complaisance des autorités.
Donc nous ne partirons que demain matin.

JEUDI 19 AOUT
Départ 8h30 direction l’île de Cubagua qui se trouve à environ 45Mn de Margarita.
Pas de vent et nous faisons toute la route au moteur.
Nous arrivons vers 13h et sommes accueillis à la VHF par les gardes-côte.
Sur cette île quasiment déserte, ils sont trois gardes.
Nous mouillons en face le poste et savons qu’ainsi nous n’aurons certainement pas de problèmes de piraterie.
Pour les remercier nous descendons à terre et discutons avec eux pendant un petit moment.
Ils sont charmants et le travail ici est très cool, contrairement au travail des gardes côte de Margarita et du littoral.
Sont présents également pour la journée une trentaine de personnes d’une Université de Margarita qui viennent sur cette île pour étudier l’aquaculture.
Ils se baignent dans une mare de boue, que le garde côte nous dit être de jouvence, puis vont se rincer dans l’eau de mer. Mais comme dit le garde : « bonjour l’odeur ».
Nous avons atteint aujourd’hui un record de chaleur 38° à l’ombre sans vent!!!
Dure, dure.














VENDREDI 20 AOÛT

Départ 6h30 pour le continent Vénézuélien et Porto La Cruz.
Pas un pet de vent et comme nous avons 55Mn à faire cela va être du moteur pendant une dizaine d’heures. Nous sommes rassurés de naviguer à deux bateaux car ici la sécurité en mer n’est pas de mise. Nous croisons beaucoup de cargos et de « Pénéros » barques à moteurs sur notre route.
Tout se passe très bien à par que le bruit du moteur nous prend la tête.
Et toujours la présence de dauphins. C'est assez étrange l'attirance de ces animaux pour l'être humain. On leurs parle, on siffle et on a toujours l'impression qu'ils nous comprennent et nous regardent.
Nous arrivons à la Marina Rodonda de Puerto La Cruz vers 17h et comme nous avions réservé nos places grâce à Loic de Porlamar, le capitaine du port nous aide avec son annexe à nous amarrer au ponton. Ce n’est pas que nous aimions particulièrement les marinas, mais sur le continent Vénézuelien, il est fortement déconseillé de rester au mouillage à cause de l’insécurité.
Nous nous rendons vite compte que nous pouvons dormir sur nos deux oreilles car au bout de chaque ponton, un vigile veille avec……une arme à la ceinture. Il y a même des miradors!!!!!




























SAMEDI 21 AOÛT ET DIMANCHE 22 AOÛT
Nous sommes plus ou moins coincés dans la marina.
Samedi nous avons pris l’annexe tout de même pour aller dans la cité lacustre où il y a un centre commercial.
Nous avons fait à peu près ¾ d’heure de zodiac et au court de ce trajet nous avons découvert un monde à part. Des centaines de demeures de milliardaires longent les bras de mer avec bateaux (et pas petits!) mouillés à leurs pontons personnels. Nous arrivons à un immense centre commercial, rempli de boutiques (hé oui Mac’Do sévit ici aussi!) et un grand super marché très bien achalandé. Nous y faisons quelques courses et repartons aussi vite fait (l’argent planqué dans le slip!).
Pendant tout ce parcours nous voyons des gardes et de la sécurité partout! Rassurant!!
Comment une telle richesse peut exister, sachant que la plupart de la population du Venez crève de faim. Certainement que tous ces gens profitent des richesses qu’ amène le pétrole, la drogue ou font partis de la cour de Monsieur le Dictateur?
Dimanche midi (et surtout pas le soir) nous sortons un peu de la marina pour se rendre dans un petit resto où apparemment tous les équipages de bateaux se rendent. Pour 60 Bolos (6€) nous mangeons un grand plat de poissons accompagné de frites et de salade et buvons quelques bières, plus un café. Le monde ici n’a rien à voir avec ce que nous avons vu hier. Maisons pas finies ou en ruines. Grilles à toutes les portes et les fenêtres (si il y’en a!) Enfants jouant dans la rue pieds nus. Je pense que le vrai Venez c’est malheureusement cela : « Les Barios » !