jeudi 16 février 2012

CENT VINGT CINQUIÈME SEMAINE DU LUNDI 5 AU DIMANCHE11 DÉCEMBRE 2011

La navigation entre la Jamaïque et l’archipel des Îles de la Reine à Cuba s’est relativement bien passée et à la grande joie de tout le monde, le vent s’est montré sympa mais la mer un peu moins et elle nous a quelque peu secoués.
Nous voilà enfin à Cuba. Nous sommes dans les temps et décidons avec Ti Corail de rester quelques temps dans ces île désertes avant de rejoindre le 15 décembre la grande ville de Cienfuegos.
Un peu d’histoire.
Cuba est la plus grande île des grandes Antilles et elle fut découverte encore une fois par Krikri en 1492. A ce moment là elle était peuplée d’Arawaks puis elle fut conquise au 16ème siècle par l’Espagnol Diego Velasquez qui y introduit des esclaves noirs.
L’Espagne lui accorda une certaine autonomie après les révoltes de 1868 à 1878, quand l’esclavage fut supprimé.
Puis Cuba fut gouvernée par des militaires américains jusqu’à son indépendance en 1901.
Les années 1920/1930 furent dominées par la dictature de Gerardo Machado qui fut ensuite renversé par un coup d’état militaire mené par Fulgencio Batista. Ce dernier resta au pouvoir sous la protection des USA jusqu’en 1959 ou après trois années de guérilla, Fidel Castro mit fin à la dictature.
Sa politique socialiste l’éloigna petit à petit des USA et le rapprocha de l’Union Soviétique.
En 1961, la tentative d’invasion de la Baie des Cochons par des anti Castristes avorta et la guerre froide culmina lorsque les USA refusèrent de laisser l’Union Soviétique installer des missiles nucléaires sur l’île.
La chute de l’Union Soviétique affecta durement une économie déjà affaiblie par l’embargo des USA.
L’économie se base surtout sur les exportations de sucre, café et agrumes.
Mais malgré cela la vie des Cubains est très difficile (le salaire moyen est d’environ 15€ par mois, à savoir qu’un médecin touche seulement 30€ par mois!).
Les Américains détiennent toujours une base militaire à Guantanamo Bay à l’extrémité SE de l’île et il est formellement interdit d’y pénétrer.
Les possibilités de croisière à Cuba sont assez limitées du fait qu’une fois les démarches administratives effectuées (uniquement dans certaines Marinas) vous ne pouvez vous rendre où vous voulez qu’après l’avoir déclaré et avoir eu leur accord.
L’archipel des îles des Jardins de la Reine échappe à ces contrôles du fait de son éloignement de l’île principale (la plus proche étant à environ 120Mn de Cienfuegos).
Alors nous savons qu’ici nous ne rencontrerons pas de problème.
La plupart de ces petites îles sont faites d’une bande de terre et de mangrove et quelques unes ont de petites plages de sable.
Les fonds y sont coralliens et assez beaux et apparemment fourmillent de poissons tels que la raie Manta, les poissons perroquets, Pagres, Baracudas etc…. et bien sur d’une multitude de langoustes.
Lundi 5, nous arrivons à ‘Cayo Granada Grande’ vers 11h, mais nous ne sommes plus tous les deux sur Balafenn puisque depuis quelques heures un pigeon bagué est venu nous tenir compagnie.
Son immatriculation est FCI2011FCCCUBA109958 (avis à ceux qui s’y connaissent!). De ce fait nous lui donnons le nom de ‘OSS109’. Serait-il un agent secret de Fidèl?
Puis vient le tour des dauphins et enfin et cela est beaucoup moins drôle celui des mouches.
Pas de moustiques heureusement!
Nous avions prévu arriver le matin pour ainsi approcher la passe entourée de récifs de corail.
Nous resterons ici jusqu’à mercredi matin et malgré qu’il n’y pas de possibilité de se rendre à terre, nous y apprécierons le silence presque trop envahissant à mon goût.
Mercredi 7, nous prenons la direction vers 11h de l’île de Cayo Algondo Grande située à 12Mn de là.
OSS109 est reparti comme il était venu.
Petite navigation avec très peu de vent. Nous y arriverons vers 16h.











Jeudi 8, cette île comme la précédente est uniquement faite de mangrove.
En milieu d’après midi nous voyons arriver un bateau de pêche qui va mouiller au bord de la mangrove.
Quelque temps après, trois pécheurs sur une barcasse viennent nous rendre visite à la rame.
Ils ne veulent rien et viennent seulement discuter, ce qui n’est pas facile quand on ne parle par l’espagnol!
Nous les faisons monter à bord de Balafenn et appelons Francis (qui se débrouille dans cette langue) et Agnès à notre rescousse.
Il y a Alejandro, Laritsel et Omandry.
Les heures passent et c’est l’heure de l’apéro alors nous nous mettons tous au Ti Punch et comme j’avais préparé un grand Chili Con Carné nous mangerons tous les 7 ensemble.
Ils nous parlent de leur vie de pécheurs, de leurs enfants et de leurs familles mais quand il s’agit d’aller un peu plus profond dans la conversation les bouches se ferment. Après un repas copieusement arrosé ils finiront tout de même à nous dire que leur ‘Papa’ (Fidel) est tout pour eux, qu’il leur a apporté et tout cela gratuitement, l’éducation, la santé et les sports mais quand on leur demande de parler de la liberté, là il y a un Hic!
Ils vivent dans un pays de délation et même s’ils sont les meilleurs amis du monde, ils se méfient.
Ils partiront vers minuit en nous promettant de revenir le lendemain après midi après avoir fait leur pêche, avec du poisson.
Vendredi 9, chose promise, chose due. Nous voyons nos trois amis avec deux autres pécheurs Eleades et Ruben, débarquer avec des morceaux de raie et de carangue.
Pendant que Eleades et Ruben préparent les poissons (tirer des filets, les mettre dans de l’huile d’olive, citron vert, oignon, sel et poivre) Alejandro et Romandry emmènent Francis à la pêche aux langoustes.
Ils reviennent quelques temps après (-de 2h.) avec six langoustes énormes (la plus grosse doit dépasser les 4 kilos!). Ils ne garderont que les queues et comme pour les poissons ils nous feront une préparation à leur manière.
C’est Omandry qui s’y attelle et avec étonnement nous le voyons mélanger la chair des queues de langouste avec de l’huile d’olive, des oignons, de la mayonnaise et du fromage râpé et mettre tout cela au four. Bocuse n’a qu’à bien se tenir!!!!
Raudel (le capitaine) vient nous rejoindre et nous nous retrouvons à dix à table.
Ils ne veulent rien manger ni boire mais en insistant un peu et en leur mettant dans leurs assiettes malgré leurs protestations, ils finiront par tout manger et se régaler.
Nous apprendrons par la suite qu’ils n’ont pas le droit de manger de langouste et surtout pas de bœuf (cela voudrait dire qu’ils ont les moyens de s’en acheter) et que pour le bœuf ils risquent même de faire de la prison!!!
Mais ici ils ne risquent rien (pas de contrôle) mais la peur de la délation est toujours la plus forte!!
Samedi 10, nous quittons Cayo Algondon Grande (les pécheurs sont déjà partis faire leur dur métier) et prenons la direction de Cayo Cuervo à quelques Mn de là.
Mouillage assez abrité et sympa et ici contrairement aux deux autres îles il y a quelques oiseaux.

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